Sainte Geneviève :
Patronne de Paris et des Gendarmes. (C’est le Pape Jean XXIII qui plaça la gendarmerie sous la protection de Ste Geneviève en 1962)
Sa vie :
Geneviève est née autour de 423 à Nanterre. Remarquée dès son jeune âge par Saint Germain d’Auxerre et Saint Loup, qui la consacrent à Dieu. Selon certaines sources c’est sur le coteau de Charonne que la cérémonie eut lieu. A cet emplacement se dresse aujourd’hui l’église St Germain-de-Charonne, en souvenir de l’événement.
l’église St Germain-de-Charonne - Paris XX° |
A la mort de son père, qui était membre de la curia (conseil de Paris composé de nobles et d’ecclésiastiques Parisii), elle hérite de sa charge politique.
Ses Actions Politiques et sa vie spirituelle:
Début 451, une armée composée des Huns et des peuples Germaniques passe le Rhin, à leur tête le redoutable Attila. Metz tombe, la ville est livrée au cannage. Puis Reims. Cambrai, Amiens Beauvais sont pillées à leurs tours. Paris prend peur, les hommes rassemblent leurs familles et leurs maigres biens en vue de l’évacuation de la cité, Geneviève se dresse contre eux et conseille de rester, de faire front, et de s’en remettre à Dieu. « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. »
Geneviève anime le courage des Parisiens face à la menasse des Huns (Mausolée du Panthéon à Paris)
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Mais Attila de son coté, sent la menace des armées Romaines et Wisigoths qui s’avancent depuis le sud à sa rencontre, il doit en priorité prendre Orléans pour franchir la Loire et fondre sur Toulouse.
Il délaisse donc Paris et fonce sur Orléans qui résistera, animée par son évêque Saint Aignan. Il plie sous la pression des Romains et des Wisigoths et finalement, il sera vaincu au nord de Troyes lors de la bataille de Champs Catalauniques fin juin 451
Attila roi des Huns (Panthéon à Paris)
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Dès lors Geneviève partage sa vie entre ses responsabilités religieuses et civiques, usant de sa fortune pour soulager les pauvres. Elle œuvre pour faire reculer le paganisme.
Pour cette raison elle est parfois représentée portant un cierge qu’un démon tente d’éteindre en soufflant dessus. Le plus souvent, on la montre avec l’agneau de Dieu couché a ses pieds.
Vitrail à l’Eglise St Sernin à Paris montrant Ste Geneviève tenant un cierge
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Saint Denys a toute sa dévotion. Vers 475 elle achète des terres autour du mausolée qui abrite les restes de St Denys à St. Denis, et demande la construction d’une église digne du Saint Martyr Patron de Lutèce. Elle fait transférer le tombeau de St Denys (ou des reliques ? peut être en raison des travaux de la future basilique St Denis ?) dans une petite chapelle qu’elle avait fait édifier au bord de la grande route gauloise qui, après avoir franchi la Seine par l’Ile de la Cité, passe par un col entre la butte de Montmartre et celle de Ménilmontant. Ce lieu appelé « La Chapelle » se trouve aujourd’hui au nord de Paris dans le XVIII° arrondissement.
C’est ce trajet que les rois de France empruntaient pour se rendre à Saint Denis depuis leur résidence du centre de Paris.
L’église Saint Denys de la Chapelle (Rue de la Chapelle Paris XVIII°)
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En 486 Clovis, roi des Francs assiège Paris, Geneviève galvanise les Parisiens qui résistent malgré la famine. Elle force le blocus par la Seine et fait rapporter de Troyes des bateaux chargés de blé pour nourrir le peuple affamé.
Geneviève force le blocus de Clovis roi des Francs (Par Puvis de Chavannes au Panthéon à Paris)
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Childéric père de Clovis et Geneviève entretenaient des rapports diplomatiques, elle est une fille de Francs, et ce peuple de Francs Saliens sont pour le moins ses cousins si ce ne sont ses frères. L’état romain d’occident qui s’étend alors de Reims à Rennes et de Tours a cambrai au centre duquel se trouve Paris est en pleine déliquescence. Au nord le royaume Francs pousse vers le sud. Soisson est tombée, les Francs s’insèrent dans l’état romain, pillent, harcellent, démoralisent les populations. Clovis vise Paris pour en faire sa capitale. La cité ne lui livrera les clés de la ville qu’après sa conversion au Christianisme en 496 à Reims.
En grande difficulté lors de la bataille de Tolbiac contre les Alamans, alors que tout semble perdu, il avait fait serment de se convertir si le Dieu des Chrétiens (et de son épouse la reine Clothilde) le tirait de ce mauvais pas. Le ciel entendit sa promesse.
L’église St. Etienne du Mont au sommet de la montagne Sainte Geneviève
C’est à droite du bâtiment que se trouvait L’église des Saints Apôtres Pierre et Paul, commandée par Clovis. Geneviève y sera inhumée en 502, le roi Clovis la rejoindra en 511 suivit par son épouse la reine Sainte Clotilde en 545
Dès lors, Geneviève accorde sa confiance au roi Clovis, dont elle sera la conseillère.
Geneviève s’éteint le 3 janvier 502 pleurée par tout un peuple. Clovis demande que l’on place son tombeau dans l’église des Saints Apôtres qu’il faisait construire au sommet du mont Leucotitius (notre montagne Sainte Geneviève ou trône le Panthéon à Paris) Cette église se trouvait exactement entre l’église actuelle de St Etienne du Mont et le Lycée Henri IV dont les bâtiments existants faisaient partie de l’ensemble de l’ancienne abbaye Ste. Geneviève. L’église sera détruite en 1802 pour le percement de la rue Clovis. La tour du XII° siècle que l’on voit dans l’enceinte du Lycée Henri IV dite : « tour de Clovis était le clocher de cette église disparue.
La tour Clovis vue depuis la rue Clovis à Paris |
Ses miracles :
On lui attribue de nombreux miracles de son vivant, le plus connu est sans doute celui qu’elle fit en rendant la vue à sa mère atteinte de cécité après avoir voulu priver sa fille de ses exercices de dévotion
Sainte Geneviève rend la vue à sa mère (Eglise St Sernin)
Après son décès, les reliques de Ste Geneviève étaient exposées à la dévotion des croyants dans une châsse richement ornée de pierres précieuses. Lors des grandes catastrophes qui frappèrent Paris les reliques étaient promenées en procession et réalisaient des miracles. Tel le recul des Normands en 885 qui menaçait l’île de la Cité. L’endroit de ce miracle est marqué aujourd’hui par la statue monumentale de Ste Geneviève sur le pont de la Tournelle. Cette œuvre date de 1920, elle est due au sculpteur Landowski, le même qui créa le majestueux Christ Rédempteur de Rio en 1926.
En 1130, le mal des ardents, une terrible fièvre pestilentielle terrasse Paris. Pour conjurer le fléau, l'évêque de Paris ordonna des jeûnes et des prières, puis demanda que l'on transportât les malades sur le chemin de la procession entre la basilique Sainte-Geneviève et Notre-Dame. Les malades qui touchèrent la châsse furent immédiatement guéris, sauf dit-on, trois personnes qui manifestèrent leur incrédulité. Pour cette raison, autrefois on la priait pour lutter contre la gangrène
Ste Geneviève sur le pont de la Tournelle veille sur Paris |
En 1744, Le roi Louis XV gravement malade fît vœux s’il guérissait, de faire édifier une nouvelle église pour abriter la châsse de Ste Geneviève. L’architecte retenu pour réaliser cette œuvre fut l’Architecte Jacques Germain Soufflot. L’emplacement choisi, est bien sûr, le sommet de la montagne Sainte Geneviève, devant l’ancienne église Ste Geneviève en ruine. Ce sera notre Panthéon. Les péripéties pour la réalisation du bâtiment et les soubresauts de l’histoire ne laisseront pas à Ste Geneviève le loisir de goûter longtemps à la majesté de sa nouvelle demeure. Les Jacobins détruiront la châsse en 1793, feront fondre l’or, vendront les pierres précieuses et bruleront les reliques de la Sainte sur la place publique.
On attribut également à Ste Geneviève l’arrêt de l’avancée Allemande en 1914 préservant ainsi Paris d’une invasion.
Le tombeau de Sainte Geneviève abrité aujourd’hui par l’église Saint Etienne-du-Mont à Paris |
Statue de Ste. Geneviève sur le portail de l’église St. Etienne-du-Mont Statue de Ste. Geneviève dans les jardins du Luxembourg |
Merci à Syned .
Michel.