Il y a bien longtemps que je devais me faire « kärchériser » les gencives. N’ayant eu aucune réponse de l’Elysée… Ce n’est pas drôle, mais je plaisante….. J’ai du me résoudre à penser au dentiste, comme tout le monde. Mais lorsque je travaillais, je n’avais pas le temps, lorsque j’ai cessé le travail, trop souvent en voyage et difficile de prendre un rendez-vous rapide. Et pourquoi pas la Thaïlande, mais je n’ai jamais osé franchir le pas. Il n’est pas très simple d’aller chez un dentiste avec mon anglais rudimentaire. Alors, j’ai remis à plus tard….encore et encore……
Jeudi dernier 18 septembre, est-ce le temps gris et la pluie fine qui tombait, un peu plus de courage ou un brin d’inconscience!... Je rentre chez un dentiste installé depuis un an pas très loin de l’hôtel.
Rendez-vous est pris pour le lendemain après midi.
Vendredi – 1ère séance.
Je suis à l’heure le
lendemain, l’attente ne dure qu’une dizaine de minutes et me voici assis sur le fauteuil (de torture). Je ne suis pas très fier ! Encore moins lorsque le dentiste me pose la
question :
- C’était quand votre dernier nettoyage des dents ?
Je mens (en essayant de ne pas rougir) et divise le temps par deux – c’est encore beaucoup !
Il me regarde, sourit et me dit :
- Ok, Go….mais, il serait bien de faire un nettoyage tous les six mois.
Le fauteuil se couche, et je le suis. Je pourrais me croire en business classe sur la Thaï-Airways. Le murmure des réacteurs de l’avion est remplacé par les outils du dentiste. Une assistante gère l’espèce d’aspirateur qui récupère les « gravats » l’eau et la salive.
Je n’en mène pas large sous le tissu déposé sur le visage. Une ouverture sur la bouche permet de travailler sans voir les gouttes de sueur sur mon front (que le tissu éponge), ce n’était peut-être pas prévu pour cela à l’origine, mais c’est efficace. A travers le coton, je distingue vaguement la lumière et parfois je ferme les yeux, essayant de guider mon esprit vers d’autres endroits.
Tout se passe très bien, simplement par deux fois, des gencives douloureuses m’ont fait légèrement sursauter. Le dentiste s’excuse, stoppe, me prend le visage avec ses deux mains et me dit : - Est-ce que ça Michel ? Devant tant d’attention, je ne peux que dire : - Tout est ok, merci. Le nettoyage dura près d’une heure et le dentiste termine par cette phrase : - C’était un gros travail !
Dans la foulée, comme il est gentil, que je n’ai pas eu mal et que je suis en confiance, je prends rendez-vous pour réparer quelques débuts de carries et changer des plombages bien trop anciens.
Cela sera pour demain.
Samedi – 2ème séance.
A la question que me pose le praticien, et que je ne comprends pas, je ne sais quoi répondre. Puis mon cerveau (lent) réagit. Peut-être est-il un peu anesthésié par la peur !.... Je me souviens avoir compris : Need et Injection… ok j’ai compris et je lui réponds que Oui, je préfère une piqure. En effet, me faire creuser les dents ne me plait pas du tout, mais alors pas du tout.
Allez, on y va pour trois légères piqures pratiquement indolores et la gencive lentement devient bizarre, une partie de ma lèvre supérieure également. Quelques minutes d’attente et le travail commence.
On gratte, on perce, on ouvre, on retire un peu de… je ne sais pas….
Par moment, lors de brefs arrêts, j’essaie de « voir » avec ma langue si les fondations sont profondes… Oh là là … Mais comment il a fait tout ça… Ai-je bien choisi ?.... Et si, une fois tout cela ouvert, il me disait qu’il s’arrête là parce que c’est trop compliqué !
Je suis fou, où vais-je chercher des trucs pareils ?
A un autre moment, j’ai l’impression que j’ai un morceau de fer en travers de la dent, mais je n’ose « toucher » avec la langue … et si je me coupais ? Ma langue reste donc au fond de ma gorge, le plus loin possible du.. chantier. Et je ne saurai jamais par quel miracle, tout redevient correct, propre, tout bien quoi ! Il ne restera que la piqure pour endormir qui s’estompera totalement deux heures plus tard environ.
On dit, jamais deux sans trois, je demande s’il est possible de changer quelques couronnes anciennes (en métal car c’était déjà fort cher voici près de trente ans), et d’en profiter pour combler le trou d’une dent arrachée mais jamais remplacée, bref de mettre un bridge. Pas de problème.
Je choisis le carrelage pour l’arrière cour (la porcelaine pour les molaires) et il me prend immédiatement les empreintes des dents. Ceci a failli me faire rejeter sur sa table de travail le déjeuner du midi. Pouah ! Quelle horreur cette espèce de pate verdâtre qu’il met sur un support métallique en forme de fer à cheval, qu’il introduit dans la bouche et plaque fort sur les dents, les mêmes dents qui repoussent le genre de pate à modeler dans la bouche.
Pas bouger, Michel - pas vomir, Michel, que je me dis en retenant mes hauts le cœur.
Et je respire un grand coup lorsqu’enfin cette pate, devenu « ciment » en quelques instants m’est retirée de la bouche. Ah ! Le bonheur, je peux à nouveau parler. Ouf ! Quoique sans parler, j’aurai pu vous l’écrire tout de même. Le prochain rendez vous est fixé pour mardi matin 10 heures.
Mardi 23 septembre - 3ème séance.
La nuit précédente a été perturbée par des rêves où il était question de dents, dehors – d’outils de torture moyenâgeuse, de lumières violentes au dessus de mes yeux, et de métal extrait de mes dents, c’était plus une bouche mais les forges de Lorraine !
Malgré ces délirants souvenirs d’une nuit difficile, je me prépare bravement à cette nouvelle séance. J’arrive avec un quart d’heure d’avance et immédiatement, on m’invite à m’assoir dans le fauteuil business.
Radio des dents - Piqûres ?, oui peut-être, si nécessaire, mais avant me voici badigeonné d’un produit au goût bizarre sur les gencives. Le travail commence, et le dentiste me dit :
- Michel, aujourd’hui, on travaille deux heures.
- Wouaahh…je rêve, j’hallucine, j’y crois pas, mais puisque j’y suis, j’y reste (que faire d’autre ?).
Les piqûres ne sont pas nécessaires. Et me voila la bouche ouverte, imaginant sous mon tissu, l’outil qui me passe sous le nez, puis je sens les doigts protégés par les gans. C’est long, très long et très difficile de retirer ces couronnes en métal. Il faut scier, gratter, percer. Ce travail est incroyable, et il est toute la journée au dessus de ces dents creuses. Et ben, pour rien au monde je n’aurais voulu faire ce boulot.
En plus, il faut être sacrément costaud car il faut y aller de bon cœur pour tirer.
D’ailleurs, comme dans le film Pretty Woman, dans la scène de l’escargot au restaurant, une couronne extraite avec énergie s’est ….envolée, et a été rattrapée in-extrémis !. C’est gros une molaire, et il y en a cinq comme cela dans l’arrière cour.
Le temps ne passe pas vite et je me prends à penser que je dois être un peu dingue pour me lancer dans ces modifications, dans une langue que je maîtrise mal. (Je veux dire l’anglais, bien sur).
J’avais une telle pétoche auparavant que j’ai attendu des années avant d’aller chez le dentiste et me voila tout d’un coup, en une semaine, prêt à m’y rendre chaque jour ou presque.
Sous le tissu, masquant toujours mon visage, je me force à penser à autre chose, tout en maintenant la bouche ouverte (dur, très dur, deux heures). Parfois, je ferme les yeux mais je retourne alors dans mes rêves débiles de la nuit dernière… Enfin, tout se termine. Il ne reste plus qu’à mettre en place un bridge provisoire (en plastique). Quelques réglages, il faut encore scier, limer, vérifier et recommencer plusieurs fois jusqu’à ce que tout soit parfait.
Vendredi 26 septembre, 10 heures 30. 4ème séance.
Aucune attente. Me voici une fois encore pratiquement couché sur ce fauteuil. Cela ne dure pas très longtemps. Il faut
d’abord enlever le bridge temporaire, je montre l’intérieur de ma joue que je me suis régulièrement mordue et qui me fait mal (vous savez, il y a environ 30 ans qu’il me manquait une molaire,
cela fait drôle de mordre à pleine dents tout d’un coup, et la joue n’échappa pas à ces morsures !). Nettoyage, explication, mise en place du vrai bridge, réglages, second réglage. Le
dentiste me dit
– OK pour vous Michel ? Je peux fixer. Oui on y va, et c’est fini.
Il me faudra quelques jours pour que mes morsures internes disparaissent, ainsi que pour m’habituer à ces trois dents en une. Le plus curieux fut de m’habituer à mordre avec vigueur et la gêne était lorsque des aliments tombaient entre la joue et les dents, j’étais totalement handicapé…. Comment faire revenir ces morceaux de nourriture au milieu de la bouche ?...
C’est drôlement bête et assez incroyable, enfin après de multiples grimaces et un peu de gymnastique, tout va bien, je sais manger proprement et comme un « grand » garçon !.. Ne souriez pas, j’ai dit grand, pas ..Vieux !!!
Me voici maintenant « opérationnel » avec ce nouvel outillage !
Adresse du dentiste :
SMILE TIME
FINE DENTISTRY WITH A GENTLE TOUCH
Dr Preecha Paijitrochana, D.D.S.
406/335 Phratamnak rd T.Nongprue
A.BANGLAMOONG CHONBURI THAILAND
Phone +66.818.336.987 +66.818.895.233